A travers cet article, nous avons l’ambition, avec Jean-Marc Nicolle, maire du Kremlin-Bicêtre, de vous expliquer ce qu’est un eco-quartier et la manière dont peut se développer un tel quartier. La démarche nationale éco-quartiers lancée en 2008 par l’Etat, nous dit Jean-Marc Nicolle, a accompagné le développement de nouveaux aménagements à travers tout le territoire. Durant les appels à projets, la grille de lecture Eco quartier fut élaborée, regroupant les 20 enjeux majeurs qui feront la ville de demain : énergie. Eau, biodiversité et mixité sociale font partie de ces enjeux au cœur de cette démarche durable. Sur ces valeurs, en 2012, l’Etat a créé le label Eco quartier qui accompagne les collectivités locales durant toute la réalisation de leur projet.
Eco-quartier : en trois étapes avec Jean-Marc Nicolle
La démarche éco-quartier, tient à nous rappeler Jean-Marc Nicolle, ce sont trois étapes qui suivent le projet à ses différents stades d’avancement : la signature de la charte par les collectivités, c’est ce que l’on appelle le portage politique ; l’engagement dans la labélisation, qui est la réponse technique des entreprises, avec la phase de chantier ; obtention du label, une fois que les travaux sont finis et que les habitants sont installés. Les engagements, qui sont d’abord politiques, deviennent ensuite des engagements techniques en terme d’objectifs. A la fin ce sont des réalisations concrètes que l’on peut observer.
Aujourd’hui, plus d’une centaine de villes sont engagées dans la labélisation. Cependant, à ce jour, seuls quelques éco-quartiers ont été labélisés. A Paris, nous raconte Jean-Marc Nicolle, le quartier Fréquel-Fontarabie en fait partie. C’est un petit îlot du 20ème arrondissement parisien riche d’une grande mixité sociale. La réussite des aménagements tient à l’appropriation du quartier par les habitants et à leur capacité à vivre en cohérence avec leur nouveau logement. Ici, alors que les derniers aménagements se terminent, les derniers habitants ont pris possession des lieux il y a un an déjà. Une des clés de la réussite de ce projet fut la concertation exceptionnelle qui, en amont, donna la parole aux riverains de cet îlot qu’on appelait alors le petit Beyrouth en raison de son insalubrité.
Dans les années 1990, dans le quartier, les projets dominants étaient de faire sept tours. Petit à petit, ces tours devaient envahir toute la colline et descendre jusqu’au boulevard de Charonne. Quand les habitants du quartier ont pris connaissance de ces projets ils s’y sont fermement opposés.
De façon remarquable, des représentants des associations et du conseil de quartier ont pris part au jury d’architecture pour chacun des bâtiments, prolongeant ainsi l’implication citoyenne dans les choix d’aménagement. Leur participation a permis d’améliorer en amont la manière dont les futurs habitants allaient pouvoir vivre agréablement et en cohérence dans leur nouveaux logements.
L’éco quartier : les avantages
Le succès de l’éco quartier, précise Jean-Marc Nicolle, tient aussi à la sensibilisation des nouveaux habitants aux particularités de leur nouveau quartier. Les offices HLM ont mis en place un guide des bonnes pratiques, et les gardiens aident les nouveaux habitants durant leur installation à comprendre les spécificités de leur nouveau logement. Le principe d’un éco quartier c’est que les gens se sont parlé. C’est que finalement on est sorti de la séquence des élus qui décide de faire, un aménageur qui organise un terrain, des constructeurs qui font des bâtiments et enfin des gens qui viennent.
Un éco quartier c’est surtout une démarche qui réunit tous les acteurs de la ville, mais c’est compliqué d’engager toute une ville en même temps dans ces changements de comportement. Donc, un écoquartier ça permet, sur un périmètre, sur un temps donné de montrer que c’est possible. C’est une sorte de laboratoire qui peu à peu, quartier après quartier va construire la ville durable.